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2010, année verte ou repeinte en vert ?

2009 est terminée. Je vous souhaite donc une bonne année 2010 !
Pour lire cette phrase, prenez un ton peu euphorique voire même presque pessimiste. En effet, au moment où je m’attaque à l’écriture de ce billet, je viens de scruter rapidement la toile et je tombe sur un papier du Monde intitulé « 2009, une des cinq années les plus chaudes ». Quelques heures plus tard, le Conseil Constitutionnel annonce l’annulation de la « taxe carbone » au nom de l’inégalité des Français devant l’impôt et de son inefficacité pour lutter contre le réchauffement climatique.

Auparavant, en réfléchissant à ce billet, sur mon vélo, au milieu de la circulation automobile (mais tellement détaché de celle-ci), je me disais que je n’avais jamais vu autant de grosses voitures et de 4X4 à Toulouse. 2009 a bien été la meilleure année de vente de voitures depuis 2001. J’essayais de m’imaginer ce que tous ces conducteurs pouvaient bien penser du réchauffement climatique. Culpabilisent-t-ils ? Se disent-ils que la science et le génie humain résoudront ce problème ? Mettent-ils en cause les autres, surtout les gros industriels pollueurs ? Pensent-il que le réchauffement anthropique est une bêtise ? Ou s’imaginent-ils plus simplement qu’il va sûrement y avoir des super promos à Carrefour et qu’il faut faire le plein avant [feu] la taxe carbone ? Il doit y avoir un peu de chaque.
Mais, j’ai comme l’impression qu’il y a actuellement une réaction individualiste de rejet de l’écologie. Taxation, restriction des émissions, mode de vie plus sobre... Ecologie ne rimerait pas avec insouciance et croissance.

Croissance verte, croissance durable ?

L’échec de nos dirigeants à Copenhague en est l’illustration. C’est aussi un aveu : ils n’ont pas su résoudre l’équation qui leur était soumise : réduire de 80% nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 alors qu’ on les a augmentées de 38 % entre 1990 et 2008. Ecologie ou économie de croissance, le choix a clairement été fait au Bella Center.
Quant à la troisième voie, croissance durable ou autre croissance verte, politiquement correcte, ce n’est qu’un coup de peinture verte sur un système inchangé. Ces fausses bonnes idées sont à l’image de la voiture électrique. La voiture miracle estampillée « DD » cache des problèmes de réserve de lithium pour les batteries, des soucis de production d’électricité (en Chine on émet plus de CO2 en roulant à l’électricité faite à partir de charbon qu’à l’essence et en France) et ne résout pas les soucis locaux et sociaux : embouteillages, parkings, sécurité, partage de l’espace public, dispersion de l’habitat… Bref, on ne remet pas en cause le système voiture mais on le confirme et on le perpétue.

Finalement le « greenwashing », ou écoblanchiment en français, satisfait presque tout le monde, on continue comme avant mais en se donnant bonne conscience. C’est pourtant une fuite en avant pour le moins dangereuse. Pour illustrer ce propos, rien de mieux qu’une publicité vidéo (âmes sensibles s’abstenir) :

Chirac disait en 2002 « notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Il faudrait réactualiser en disant « notre maison brûle toujours et nous la regardons brûler sans pratiquement rien faire » et adjoindre la citation d’Einstein « on ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré ».

Et à Toulouse ?

Revenons à nos vélos toulousains . Est-il nécessaire de faire un bilan 2009 ? Là aussi je ne suis pas euphorique. Je vous conseille de relire le billet de janvier 2009 car il n’y a pas eu trop d’évolution. Le « plan d’urgence vélo », la « piétonisation du centre-ville », voilà des promesses qui ont presque 2 ans... Les aménagements vélo se créent tout de même petit à petit mais sous l’impulsion d’individualités motivées. On peine à voir se mettre en place une vraie politique cyclable soutenue par l’ensemble de l’équipe municipale.
Le jeu de politique politicienne de ces derniers jours au sein de Tisseo nous fait douter que le vélo et la qualité des déplacements à Toulouse soient une priorité pour certains.... qui pourtant se sont rendus en personne à Copenhague.

Rappelons que la ville de Toulouse et la Communauté Urbaine ont signé en 2009 la Charte de Bruxelles qui impose un objectif de 15% de part modale vélo en 2020.

Souhaitons qu’en 2010 les élus et acteurs s’attaquent sérieusement à cet objectif avec la mise en place d’une vraie politique sérieuse, courageuse, audacieuse, ambitieuse et cohérente afin de transformer l’affichage (comme ces affiches actuellement « ma ville bouge ») en réalité ou, autre exemple, qui soit traitée par les services "transport" du Conseil Général et non les services "environnement" au titre de simple faire valoir vert. Les actions à mettre en œuvre pour limiter le réchauffement à 2°C relèveront pour moitié des collectivités territoriales, ce n’est pas moi qui le dis c’est Pierre Cohen.

Allez, il faut y croire ! Bonne année 2010, vraiment verte et pas seulement repeinte en vert.

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Mis à jour le dimanche 3 janvier 2010, par Sebastien Bosvieux


Top 3 velobs

  • 124 votes pour un Point noir, absence d'aménagement à Toulouse Metropole [Pole 3] Pole territorial Est
  • 92 votes pour un Point noir, absence d'aménagement à Toulouse Metropole [Pole 3] Pole territorial Est
  • 44 votes pour un Défaut d'entretien ou détériorations à Toulouse Metropole [Pole 3] Pole territorial Est
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